Habitat et Mouvement Maker, un futur de l’architecture en Afrique !

Sénamé Koffi A.
3 min readOct 27, 2018

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La maison originelle africaine est la projection au sol de la complexité des structures sociales et des systèmes de pensée sous la forme d’un écheveau rigoureusement ordonné de principes et de concepts : véritable “ algorithme vernaculaire “ ! L’éthique fondamentale qu’elle prend en charge s’est trouvé bousculée en même temps que le bâtiment par la colonisation et sa table rase des particularismes et dispositifs permettant la mobilisation. mais la colonisation n’est que le premier mouvement de l’impérialisme et le terrain privilégié de son prototypage; il s’épanouira dans le mouvement internationaliste et les lobbys industriels.

À l’heure où la démographie en exponentiel flanque un sérieux coup de fouet aux villes africaines déjà engagées dans l’urbanisation la plus frénétique du monde, la préoccupation du particularisme semble accessoire devant l’urgence de loger le plus le plus rapidement.

Pourtant le temps particulier que nous vivons nous fait le cadeau inattendu des moyens d’une révolution “neovernaculaire” où la performance, l’échelle , la qualité d’une part et la local, la simplicité, l’esprit d’autre part se peuvent trouver conciliés. Ce potentiel est entier dans le basculement général des systèmes centralisés vers quelque chose de distribué, dans la disruption, toute cette conjonction que qui fait l’Humanisme du Réseau” dont la meilleure expression est l’Éthique Hacker avec ses moyens de production contributive et inclusive, à l’échelle, à la mesure et dans la proximité qu’incarnent les Maker-Spaces et leur armada de machines démocratisés.

L’architecture de la prochaine Révolution Industrielle et la première anti-industrielle sera- t’elle africaine ? Dès 2012, nous avons commencé de proclamer que la personne la plus proche aujourd’hui du maçon tammari est le nerd du MIT ! C’est l’effet “Trou de verre”.

Aujourdhui, le recours à des plans en source ouverte, aux CNC machines et drones DIY en architecture, l’impression 3D de bâtiments en même temps qu’elles dé-prolétarisent l’acte d’habiter, nous émancipent de la neutralité et de l’aridité du style international.en restaurant la possibilité de charger la maison. La perspective de l’architecture imprimée par exemple contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne nous jette pas forcément plus avant dans la course à un progrès sans repères. L’impression tridimentionnelle autorise d’explorer à nouveau les libertés de formes, la richesse de nos lignes courbes et à la massivité toute animiste de nos constructions anciennes de terre ; desquels l’architecture standardisée rationaliste nous a coupé. Là aussi cela pourrait avoir au moins le mérite de nous sortir de l’impasse et l’angoisse du style international pour opérer quelque peu, par la technologie, un retour à des standards vernaculaires… et par là même à un fondamental de la société africaine qui est que la maison est “parent”.

L’enjeu pour l’Afrique n’est de fait pas uniquement dans la faible empreinte environnementale de ces usages ! C’est d’abord la fenêtre d’émancipation pour décoloniser le futur de nos villes, qui plaide pour que le continent saisisse ce Kairos par le cheveu.

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