Agoo…

Sénamé Koffi A.
7 min readAug 3, 2018

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Agoo…

Je passe à l’africain.

Ah, les rois, Neufmois, ont fait chuter le prix du sang !

Au vrai, le continent a pas vraiment mérité tout ce qui lui a poussé au derrière.

Pas vernis, les africains… EnChamés en traître ! La déverminisation ? Décapitée à tous les lieux de sa détermination. Pour donner aux hémorroïdes. Bonnets ! à cannes, à col Mao… Tous caqueurs pareil. Si le peuple l’avait vu peut-être qu’il eût mieux joué du bâton parmi ces bêtes-là. Fierté pour lui.

Mais c’est justement le diable pour lui faire voir. Aujourd’hui encore, le diable !

Ce qu’il y a de farces en un seul africain, c’est à y pas croire… De mascarades ! Tellement de masques ! De cris tus ! Z’ont tellement fermé qu’ils l’ont qui collent ! Que pour les lui dessiller…

Heureux aveugles ! Faut comprendre…

Feinter c’est vivre encore. C’est encore vivre.

Z’avaient pas fini complet de la manger la ‘Dipenda’, l’’Ablodé’… On leur tiré l’assiette. Décapitée, à tous ses endroits de l’intelligence, l’Indépendance ! Tout un exemple de sournoiserie. Quelque cuisant soudain droit du Seigneur… pour nous le bénir, l’interrompant, impromptu, en son milieu même, l’hymen d’avec la liberté ! La tournée que ça a été ! Ils s’y sont mis à vingt, à cent les Seigneurs ! Multi-nationales ! pas pour rien qu’on dit ainsi. Et ça a jamais fini. Elle y est encore, la belle, à leur ronde… ; d’une ‘nationale’ l’autre. Au passage nos Beaux, nos Formidables, nos Meilleurs, les Yeux-notre-vision, nos fringants Epousants,… Sankara !… décalottés !

Pas qu’ils l’ouvrent.

Et les femmes forcées de rentrer leurs larmes…

Pour le continent, des premiers pas d’estropié !… Pensez une seconde, l’art des forgerons manquant à Sùn-djata.

Sournois donc l’octroie… Depuis, faut dire qu’on expecte, qu’on attend toujours, qu’on attend encore, la nouvelle génération… ; celle qui devrait reforger les barres… nous rouvrir les voies…

Demain !

S’il reste encore un peu d’amour caché quelque part, qu’eux nous le découvrent.

« La cité future, grâce à mon fils ouvrira ses baies sur l’abîme, d’où viendront de grandes bouffées d’ombres sur nos corps desséchés, sur nos fronts altérés. Je souhaite cette ouverture, de toute mon âme. Dans la cité naissante, telle doit être notre œuvre à nous tous dégingandés et lamentables, nous les sous-développés qui nous sentons gauches en un monde de parfait ajustement mécanique »

En attendant c’est pagaille !…

Au vrai, je vous le dis, l’a fait que changer de stratégie le négrier. Maintenant on vous l’abrutit sur place: “Négro”, … à coup de téléloche encore…, de programmes scolaires (qu’ils disent)!… Ça commence en extase !… dès le primaire… On vous le fouette dans le cerveau… Et vlan que seuls valent les vaux et monts enneigées; vlan que t’es condamné qu’à y valser, toi, à la vie.

Avalanches !

On lui vend l’Occident tout depuis l’berceau, on l’en drogue, on vous l’affame à ti-feu,… tites-flammèches, très belles, de ‘structurels ajustements’… Et on vous le fini en lui vidant l’espoir d’un nième tripatouillage du vote. Ci fait. Faim et mirages, on vous l’a creusé, l’grand gouffre en l’africain. Béant ! Qui fait qu’il… Oh, hochet ou bilboquet ?… (Leur téloche, que je vous dis !) Puis qu’il bascule… Qui le roule jusqu’à la rade. Cette vaste faim… Enfantine. Irraisonnable.

A point !

Y a plus qu’à attendre…

(Or c’est la frontière qui vous passe…)

Ho ?!! Se jette à la mer tout seul l’négro ! Tout seul ! Hop, hop, qu’il vous le zigzague le simulacre de patrouille…; trois coups de pagaie, il vient se livrer tout seul à l’exploiteur : « Me voilà ! Où la plonge ?… Où le pic ?… Où les jolies fesses roses ?… »

Ça rate jamais.

Le drôle, je vous jure, au tison, au bâton, — je sais, je peux en parler- de très dévoués maîtres lui ont tant fait, à l’ « école du blanc », réciter ‘B-a-u-d-e-l-a-i-r-e’ :

« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! Levons l’ancre !

Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons !

Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre,

Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !

« Verse-nous ton poison pour qu’il nous réconforte !

Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau,

Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ?

Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! »

La tête tout près de leur en tomber ! Frustes jouets de la vie !

Je m’en souviens… et le fouet du maître qui se fait tendre au :

« Nous imitons, horreur! la toupie et la boule

Dans leur valse et leurs bonds; même dans nos sommeils

La Curiosité nous tourmente et nous roule

Comme un Ange cruel qui fouette des soleils. »

…L’en viendra toujours un peu, mêler au « choisi », du « subi » à l’avec-peine… (C’est qu’on ne peut pas vraiment s’en passer de “Négro”, quoi qu’on veuille bien avouer aux votants). C’est moins, croyez moi, la misère que l’abrutissement qui vous l’emmène sur les côtes, la noire.

Même la belle-étoffe-faite-main de sa bonnemaman, l’en veut plus !…

Qu’à s’aligner sur ses cousins d’Amérique… Ceux là, qu’en ont fait pourtant des révolutions… Tout pour au final la manger rapide, l’émancipation, dans le clinquant !… Rapide.

L’négro que je vous disais, le voilà qui ses affaires, prépare … soupèse-là bien bien son tas d’billets ! Pas de distance que l’abrutissement ne vous résilie… Vrai, dans leur tête y s’y sont plus à l’Afrique. L’en veulent plus du tout même de leurs prénoms tout en N’ et gb et dj, je vous dis, les négros !

Hop, hop, trois coups de pagaies… Il vous l’a enjambé l’grand bleu. Avec femmes, enfants… fesses serrées. Toutes misères après soi.

Hop !

Dodelineurs.

Spectres déjà !…

L’Oeil, je dis !

L’esprit d’époque, ça vous l’a bien dézingué, à peu près autant que ceux d’ici, -sans le recul… — sauf qu’eux ont pas d’mer à franchir à couler le tiers entier d’un continent, juste pour gagner de venir se laisser carner au boulot d’Occident… Pour quoi ? Accumuler la petite merdouille virtuelle, aux assignations en déclin : i., e., wii, wifi, i.plouf etc. etc. (Tout un vocabulaire d’ouistiti ! Ca vous démasque exactement l’époque).

Trois coups de pagaies, Négro !… S’est pas trompé du tout Van Sertima. Du tout non.

L’Oeil !

Donc d’attendre…, d’attendre que la propagande vous l’ait complètement dézingué de la tête. Pour le cueillir… Mûr.

On les voit. On en voit sur le marché, qu’y s’dandinent … La mine au Janus… Une face céans, une face cédant… Un côté le sourire, l’avec-nous… ; un côté le vide… Partir ! L’esprit de l’africain, à curer c’est Augias !… Et moi, faut dire, j’ai franchement pas la patience du héros reclus aux écuries.

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La vraie grande affaire des vrais Grands, Neufmois, c’est d’avoir fait sans le complexe… Je peux cette chose-là moi aussi. Tu le sais, quand tu tiens la bonne musique. La bonne respiration… c’est biblique !

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L’décor a pas changé… juste que les révélations trainent des pieds. Et puis l’homme, le point que la télévision vous l’a lessivé, on peut, n’est-ce pas, se permettre de lui tout faire avaler. Mais nous autres, faudrait pas qu’ils nous la recrachent, tout mal chiqué comme cela…, leurs ‘Droits de l’homme.’

Voilà une de civilisation qui s’est bien trop longtemps cachée derrière l’homme !

Bref, ton étudiant lui, Neufmois, en préférait sauter les interstices. Vrai, ton fils a pas la télé ! Un soir qu’il était encore sans le toit, il s’est trouvé dans le hall d’une nouvelle auberge, Porte de Pantin, affalé de son mètre quatre-vingt-sept, long sur un banc, le sac sur le cœur ainsi que pour se l’en protéger ; il n’en menait pas large du tout… Il a vu ce soir à la télé, derrière tous les paumés qui s’en pâmaient, qu’on se regardait se regarder. Il a compris l’escroquerie du spectacle… Ça a tourné encore une fois, très vite, puis a cassé ! Il avait compris et c’était fini.

Le grand vertige ! Je te jure, je foutrais des motifs d’insomnie au statuquo, des plein à s’en fourrer le nez, à s’en cogner les côtes, plein le pot ! Moi j’ai le mot, j’en fais ce que je veux. Vous verrez, j’en ferai un cauchemar… Un mot chaque jour… Un mot cloaque global, sans frontières. Un mot pour chaque démission… Un mot global aussi pour le mépris, le boniment, un mot pour chaque shégé, un mot pour telle tite youpine, un mot pour l’exploitation vaste…

Mot ‘péyocle’ encore, mot ‘sertir’,… ‘ roses’, ‘sourdre’, ‘broderie’, moirée, ours, mot rasoir, vautour, marotte, outre, or, morveux, Marie, sbires, « la Forme ! », ruptures, corbeille, marroon, roulotte, monocle, colères, postillons, décorum, cloque, couloir, parricide, mordre, orage, clarté, éthers, four, automne, loopings, frelon, farandoles, sandango, sinuosités, ombres, verstes, Irlande, ciboire, ourlé…

Si j’ai une fille, je l’appellerai : Coltan !

Qu’on nous les pende… ! Ce serait justice !

Sur le marché, l’Négro, on l’a vu, on m’a raconté, quelquefois une rapine rapide. Pour partir. S’arracher la racine. La souche en somme… La noire ; celle qui cale. Un côté l’autre. Bilboquets ! Puis qu’ils basculent complètement… et que la grande béance les roule jusqu’à la rade …

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Oh, ce livre leur tombera des mains… directement sur le cœur… avec le poids de toute la fureur que j’y aurai mis !

(…)

Girations, intro, (extrait), 2009

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